UBF 24 H

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Le 7 février l’idée émerge de la tête de Franck, il nous propose de faire les hamsters pendant 24 h sur sa boucle d’entraînement du premier confinement, 1,7 km 75D+. L’UBF (ultra boucle de Francky) est née.
L’idée aussi rocambolesque soit elle me séduit sur-le-champs. Contexte épidémique, annulation de course, apercevoir à l’horizon un nouvel objectif ne se refuse pas !
La date proposée est également l’anniversaire de l’ascension du Teide aux Canaries en 2020, raison de plus !
Quatre partants : Franck, Christophe, Geoffrey et moi serons du voyage. Marion m’accompagnera et a proposé de nous assister pour les ravitaillements.
 
 
Vendredi 19 février
17 h le sac est fait, ultime check-list avant le départ. Une impression de partir pour un séjour de 3/4 jours. Le stock de nourriture énergétique me parait hors norme, 18 barres Baouw, un flacon de gel de 250 g avec le reste du ravito et pourtant…
19 h, arrivée dans le beaujolais, ambiance bonne enfant. À table, riz et poulet seront au menu notre dernier vrai repas pendant ces prochaines 24 h.
Difficile à imaginer quand ta plus belle promenade a duré 12 h~ pour 80km 4300D+ (Ascension du Teide).
Ravito en place sur une table devant la maison, Bananes, Pompotes, Tuc, fruits secs, soupe à l’intérieur, rien ne manque. J’aligne soigneusement mes barres Baouw par goût et trois gourdes St Yorre, coca, ISO +.
Objectif ne pas réfléchir pour les ravitos.
On décide de placer une chaise à quelques mètres de la table comme repère qui délimitera le bout de la boucle.
Pas d’allure de référence, je plonge dans l’inconnu. Je décide de partir sur 7 kmh de moyenne, 5,7 kmh en côte et 9,2 kmh en descente.

 

 

 

 

 

william maynand défi 24 H
22 h, en place, le coup d’envoi est donné, quatre frontales s’élancent dans la pénombre du terroir du beaujolais, Franck nous guide pour s’imprégner de la boucle.
Sur les deux premiers tours (je me tromperai deux fois de chemin en trois tours). 💪🏻
Je décide de prendre les devants, le groupe se scinde en deux, Franck / Christophe puis Geoffrey / moi devant, l’allure est stable les sensations parfaites, le ciel dégagé avec le bruit des hiboux qui anime la forêt voisine.

Une nuit idyllique pour courir.

2 h sont passées, il est minuit 14 km 500 D+, j’alterne barres et gels pour diversifier les goûts. Geoffrey me suit toujours, j’essaie de rester concentré, car il y a encore de la route.


4 h du matin, 6 h de course 42 km 1800 D+, la nuit commence à se faire longue et a eu raison de Christophe, fatigué, il est parti se reposer.
L’allure est bonne, mais la fatigue et le vent s’amplifie, j’ai déjà pris goût à la bonne soupe chaude qui rappelle une certaine SaintéLyon… Geoffrey a baissé la cadence et rejoint le wagon de Franck, il sera englouti par la boucle quelques km plus tard.

7 h 30,
9 h 30 de course 65 km 2470 D+ le jour s’est enfin levé !
C’était sans fin, j’ai dû changer de frontale 1 h avant la fin de la nuit. Je commençais vraiment à divaguer, j’ai même eu l’impression de marcher dans un chemin rempli de pinces à épiler… Ne me demandez pas pourquoi.

Il y a des grandes bourrasques de vent au point culminant de la boucle, le paysage magnifique de cette vallée de vignoble me fait oublier qu’on tourne en rond depuis presque 10 h.


Les heures et kilomètres s’enchaînent, fatigue et ivresse ne font plus qu’un. L’alimentation commence à devenir ma seule préoccupation, entre sucré et salé les choix sont difficiles le palais exigeant après 13 h de course et le ventre à la limite du reflux. Je ferai un choix neutre et partirai sur les Tuc & boissons ISO +.

Soudain, la grande surprise, Christophe se remet en route !

15 h de course, enfin, je vois ce total kilométrique passer à 3 chiffres ! Les 100, oui mon premier 100 km & 4400 D+.

Exalté et exténué à la fois, l’émotion monte, je décide de marquer l’instant en m’arrêtant 15 min au ravito.

Marion me masse les cuisses, à la limite de l’overdose, je sombre 10 minute dans un sommeil profond, au réveil je doute pour reprendre le départ…

Christophe me dit que Franck est hs et a décidé de marcher, après réflexion, je décide de finir ainsi.
 Encore 9 h, pas le moment de se blesser.

J’enchaînerais les boucles, le ventre en funambule entre Tuc, gel et Pompotes. Plus de plaisir gustatif juste une nécessité.

18 h 30 & 19 h 30 de course, la nuit tombe à nouveau, un petit pas de plus vers l’arrivée…

20 h, presque 120 km, les descentes deviennent un calvaire les bâtons ramener au rand de cannes orthopédique. J’imagine déjà la fin et rien d’autre.
 Je croise Franck qui radote les plaisirs d’arriver « douche, raclette, dodo » 3 mots qui raisonnent comme une poésie après tout ce temps.
 J’irai jusqu’à négocier les 2 derniers tours avec Franck pour finir à 130 km, mais Franck a voulu continuer, je me suis accroché.

On était sur notre nuage bouclant l’avant-dernier tour, on voyait des visages au sol parmi les fissures de la route euphorique a l’idée d’arriver.
Les autres nous ont rejoint pour le tour final après 24 h dans ce sillon sans fin tracé sur le chemin.
 Au loin les amis ont tendu une corde devant le ravito à 100 m.
Un instant plus tard, nous quittions cette boucle infernale de
50 km 2175 D+ pour Geoffrey,

76 km 3300 D+ pour Christophe,

115 km 5000 D+ pour Franck &

133 km 5800 D+ pour mes gambettes…


Les limites une nouvelle fois dépassées, nostalgique de mes footings fastidieux de 7 km il y a 3 ans.
 
Merci à toutes celles et ceux qui sont venus nous encourager / accompagner, vos messages ! Merci à Saucony, à Marion, 24 h de ravito 1 h de sommeil une dizaine de boucles, une assistance hors norme, encore merci championne.

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